Deleyaman
Année de création : ???
Origine : France / USA
Second Editions Nech / TTO records - 2003 |
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Nbre de critiques : 2 Note moyenne : 18
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Sheer-Khan - Chronique paru sur le site
Guts of Darkness (webzine) Je n’ai pas été juste avec Deleyaman. A l’heure d’écrire ces lignes, voilà déjà des semaines que «Second» traîne sur ma platine, lancinant, fascinant… et moi je n’en dis rien, je garde le silence. Il y a des moments où plus rien ne trouve grâce, où l’ennui est mortel, où plus rien ne nous parle. Dans ces heures là d’une vie on n’a pas envie d’écrire, de chroniquer un disque, d’expliciter les choses… on déprime, et c’est tout. Durant ces jours de pluie «Second» fût ma chaleur, et je n’en ai rien dit. Je n’avais pas envie. Deleyaman nourrit cette tristesse précieuse qu’on ne veut pas partager, cette mélancolie sombre que l’on couve comme de l’or, dont on fait son manteau. Lumineuse et lacrymogène, simple et douce, la musique de «Second» est une contemplation hivernale, un paysage de givre et de campagne, une rencontre de heavenly pleureuse et de folk délicate, entre piano de larmes, guitare du fond des landes et matin sous la brume. Les chants sont simples et beaux, les voix claires et tranquilles, et les sonorités du saz et du shêvi s’expriment en mélodies limpides et mélancoliques sur fond de violons doux ou de guitares perlantes. Très éthérée, la musique de Deleyaman n’en demeure pas moins intense, émouvante, la profondeur des harmonies et la beauté des mélodies, si épurées soient elles, hissant l’œuvre bien au délà du simple atmosphérique... l’acoustique de leurs sons, la mystique imposante qui émane de leurs chants font du quatuor une des formations heavenly les plus importantes qui soient. Paysages, lamentations, méditations et promenades dans le froid… durant ces jours de pluie où tout est sans lumière, la plainte Deleyaman nous conforte dans la peine, nous la rend confortable, douce, précieuse et salvatrice. Et à ceux qui demandent on aimerait juste répondre en leur tendant «Second», sans avoir à parler. Car l’œuvre chante pour nous, pleure comme on rêve de le faire, alors on la regarde en oubliant le reste, en attendant cette grâce qu’offre la solitude. Chacune de ces petites mélodies nous reste dans la tê te comme un souvenir d’automne, chacun de ces sons, contrebasse, saz ou flûte, peint plus distinctement cet horizon d’hiver, de folk et de forêts, de prairies et de chants. Sur la route Dead can Dance beaucoup se sont trompés… sur un sentier non loin, acoustique et discret, Deleyaman le doux a su, lui, se trouver. PJH - 18/20 |